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Cacao

En pleine forêt, Cacao est une sorte d’enclave hmong prospère et hautement productive.

Arrivés en 1977, après les guerres d’Indochine et du Vietnam, les réfugiés politiques laotiens ont trouvé sur ces pentes soumises au climat équatorial un nouveau foyer. Ils ont construit des cases sur pilotis, une école, une infirmerie, une église, et ils y ont transporté leurs modes de vie.

Près de deux générations plus tard, la prégnance de la culture d’origine reste incroyablement marquée, comme si l’identité était ici indélébile. Aujourd’hui encore, les mariages mixtes sont rares, même s’il faut pour cela chercher son conjoint dans d’autres diasporas. Autre signe de nostalgie, les anciens parlent dans leur langue maternelle et ne maîtrisent pas toujours le français.

Se concentrant sur le travail de la terre, les Hmongs ont défriché les collines et la plaine alentour, comme en témoigne le lacis de champs, jardins maraîchers et vergers cultivés. Quelques kilomètres avant d’arriver à Cacao, un belvédère aménagé en bord de route permet d’admirer ces abattis permanents encerclés par la forêt primaire. Les femmes ne délaissent pas pour autant les pratiques artisanales et réalisent à la main des ouvrages textiles dérivés du folklore.

Temps fort de la semaine, le dimanche matin, le marché de Cacao aux étals multicolores attire une foule de touristes ravis de ce dépaysement plus oriental qu’occidental.

* abatti : parcelle cultivée relevant de l’agriculture itinérante sur brûlis

https://www.carnetderoute.fr/guyane/village-de-cacao/
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Les marais de Kaw

Kaw est un petit village de moins de 70 habitants, construit sur un ancien cordon dunaire. Il n’est pas relié à la route. Il est accessible uniquement par voie fluviale.

Une partie de la montagne et de la plaine de Kaw sont protégées depuis vingt ans et les résultats sont déjà notables. Elles sont connues pour leur fort endémisme mais également pour leur biodiversité exceptionnelle.

La forêt de la Montagne de Kaw possède la plus forte pluviométrie de la Guyane. Cela expliquerait qu’elle ait servi de refuge pour la faune et la flore lors des périodes de grandes sécheresses de l’ère du Pléistocène.

La réserve naturelle des marais de Kaw est l’une des six réserves naturelles créées par l’État français en Guyane. Elle compte 94000 ha, soit la deuxième plus grande réserve naturelle de France, après celle des Nouragues. Elle inclut une zone humide d’importance internationale. Ses savanes inondables recouvrent divers biotopes (mangroves, marais, étangs, cours d’eau, forêts marécageuses, forêts ripicoles…) très riches en espèces animales.

Les caïmans, loutres, cabiais et l’avifaune sont enfin de retour en quantité et leur distance de fuite est moindre.

https://www.guyane-amazonie.fr/professionnels-du-marais-de-kaw

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Le grajé

Le grajé est un rythme guyanais, symbole du territoire des savanes d’où il est originaire. Par extension, il désigne également le pas de danse et les chants qui l’accompagnent et il est indissociable de la tenue vestimentaire et des tambours et tambourins sur cadre ou circulaires. Il est désormais reconnu au patrimoine immatériel guyanais.

A l’origine, il s’agissait de regroupements festifs d’habitants des communes de Iracoubo, Sinnamary et Kourou lors de swaré tanbou. Au 18ème siècle, les danseurs évoluaient pieds effleurant le sol, tels une râpe à manioc, d’où le terme roun graj qui désigne une râpe. Elle était pratiquée dans les plantations, chez les esclaves employés dans les champs.

De manière générale, le grajé est un rythme plutôt lent et majestueux. Les chants sont souvent nostalgiques ou décrivent les misères et vicissitudes de la vie guyanaise mais ils peuvent également être très joyeux.

http://www.kaseko.fr/Rythmes/RytmesPrincipaux/Graje/Graje.html

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Le créole guyanais

Le créole est une langue orale. Bien qu’on ait retrouvé des écrits créoles antérieurs au 19ème siècle, la première tentative pour codifier la langue date de 1872, avec l’Etude sur la grammaire créole d’Auguste de Saint-Quentin.

En 1975, le linguiste et écrivain martiniquais Jean Bernabé fonde le GEREC (Groupe d’études et de recherches en espace créolophone). Il y travaille à l’établissement d’une codification du créole sur une base lexicale française, sur l’aire francophone, qui est la référence en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique.

Les créoles de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique ont une base lexicale française et sont linguistiquement proches. Leur vocabulaire comprend des mots de diverses origines africaines, ainsi que des mots hérités des langues des premiers habitants de ces trois régions. Ils ont été influencés par l’anglais et l’espagnol, auxquels il faut ajouter, pour la Guyane, le néerlandais et le portugais.

Ainsi, même si chacun de nos trois créoles a son originalité due aux différentes influences rencontrées, les parlers guadeloupéen, guyanais et martiniquais s’appuient sur même socle lexical.

Rantré pa ayen sé soti ki mèt.

Entrer n’est pas tout,
il faut aussi pouvoir sortir.

Commencer n’est rien, c’est perséverer qui est important. Il faut attendre le résultat definitif d’une action pour émettre un jugement à son propos.

https://da-dk.facebook.com/radiopeyi/videos/1143318235864281/

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La tortue luth

La tortue luth est une tortue marine. C’est la plus grosse des tortues. Elle pèse en moyenne 500 kg et peut en atteindre 900. Elle n’est pas chassée pour ses écailles car elle en est dépourvue. Sa carapace est constituée d’une peau très épaisse qui ressemble à du cuir. Cependant, sa disparition est à craindre à cause de la pollution, du braconnage de ses oeufs et des filets des pêcheurs dans lesquels elle reste prisonnière.

La tortue luth a ses lieux de ponte favoris : la plage des Hattes (près de Mana) et celle de Montjoly (près de Cayenne). Là, d’avril à juillet, elle vient durant la nuit, avant la marée haute, pondre ses oeufs. La ponte a lieu dans un trou que la tortue a préalablement creusé, situé hors d’atteinte des vagues. Puis l’animal enfouit ses oeufs, rebouche soigneusement la cavité et s’en retourne à la mer.

De juillet à septembre, on peut assister à la course émouvante vers l’océan de petites tortues longues de seulement 7 cm. A l’âge adulte, elles mesureront 1,80 m et perpétueront le cycle.

Depuis 1998, l’association Kwata met en évidence l’importance des plages de l’Ile de Cayenne comme sites de ponte majeurs pour les tortues olivâtre et luths. et met en oeuvre un important programme de conservation impliquant de nombreux bénévoles.

https://www.kwata.net/tortues-marines.html

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L’artisanat des Saramaka

Les Saramaka font partie des descendants des « Noirs marrons » qui fuient les plantations esclavagistes du Suriname vers 1960. Ils vivent alors dans la forêt et en acquièrent une parfaite connaissance. Aucun arbre n’a de secret pour eux.

La biodiversité de la forêt permet aux Saramaka d’exercer un artisanat très varié. L’amarante, le bois serpent, l’amourette : chaque bois est utilisé en fonction de ses qualités propres. Bien qu’ils travaillent les bois avec des outils rudimentaires, les sculpteurs parviennent à un résultat d’une finesse incroyable. Il arrive que le sculpteur saramaka travaille seul, mais souvent les artistes s’associent et mettent leurs outils en commun.

La mise en forme des bois se fait à l’aide d’une machette, d’une hachette et d’un rabot. Les sculptures sont finalisées à l’aide de couteaux de différentes tailles. Les Saramaka réalisent des meubles en dentelle de bois, des bijoux… Quel que soit le degré de difficulté rencontré, toutes les sculptures sont entièrement réalisées à la main.

https://www.populationsdeguyane.fr/peuples/saramaka/

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La chabine la plus célèbre de Guyane

Le 3 août 1994, disparait Nelly Bellony. La jeune fille de dix-huit ans est cruellement emportée par une congestion cérébrale.

Depuis, sa photo figure sur la bouteille de rhum La Belle Cabresse produite par Ernest Prévot, son oncle et parrain.

Elle venait de passer son baccalauréat avec une mention « très bien » et devait commencer des études de langues étrangères appliquées à l’université de Montpellier. Elle rêvait de grands voyages en Chine.

La Belle Cabresse est un rhum agricole originaire de Guyane française. Produit en bordure de forêt amazonienne, au sein de la distillerie des Rhums Saint-Maurice, dernière et unique distillerie fumante de Guyane !

On dit qu’elle continue à réchauffer nos coeurs à chaque verre !

* chabine : femme à la peau claire ayant des traits africains, issue de deux parents antillais.

* cabresse : femme « noire » mais relativement claire de peau.

https://www.culturerhum.fr/fabrication-du-rhum/

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Le bouillon d’awara

Pour convaincre sa famille qui s’oppose à son union avec un Blanc, une princesse guyanaise propose de mettre toute la Guyane dans un plat. Si son prétendants aime ce plat, ils seront libres de convoler. Son amoureux apprécie le plat, dont on les marie. D’après la légende, c’est ainsi que serait né le bouillon d’awara, la spécialité culinaire guyanaise.

La pâte d’awara, élément de base, sert de liant aux nombreux ingrédients qui composent le bouillon. On le prépare aux fêtes de Pâques. Il faut du poulet du poisson boucanés, des crevettes, de la viande salée, des épinards locaux, des concombres, des haricots verts, du citron, de l’ail, du piment et, bien entendu, des fruits d’awara (une sorte de palmier).

En fin de cuisson, le bouillon d’awara prend une coloration orange ou marron. Il se déguste accompagné de riz blanc.

Ne pas y goûter est un crime de lèse-majesté : il nécessite en effet 36 heures de préparation ! De plus, selon le proverbe, « si tu manges du bouillon d’awara, en Guyane tu reviendras… ».

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